Publié le 8 février 2021 Mis à jour le 8 février 2021

Un texte de la Minute Recherche par Estelle Pujos-Guillot et Blandine Comte (UNH, unité mixte de recherche INRAe / Université Clermont Auvergne).

La fragilité est définie en gériatrie comme la conséquence clinique du déclin de fonctions physiologiques au cours du vieillissement, contribuant à la morbidité et à la mortalité chez les personnes ?gées. Ce syndrome encore mal compris a été associé à un déséquilibre global incluant l’inflammation et la malnutrition. Compte-tenu de son importance dans la qualité du vieillissement, il est urgent de pouvoir disposer de méthodes de diagnostic très précoce afin d’identifier les individus à risque pour mettre en place des mesures préventives.
L’objectif de l’étude présentée, réalisée dans le cadre du projet Européen NU-AGE, était de mieux caractériser, en utilisant les nouvelles technologies permettant une investigation sans à priori, la complexité de l’état de fragilité, afin d’en identifier des biomarqueurs spécifiques précoces (c’est-à-dire avant l’expression du syndrome).

Gr?ce à des approches innovantes et l’utilisation d’une technologie très performante (la métabolomique) les chercheurs ont découvert des composés spécifiques présents (petites molécules) dans le sérum qui permettent à la fois de caractériser la pré-fragilité chez la personne ?gée, état pré-clinique encore peu investigué aujourd’hui ; ainsi que de prédire le développement et la sévérité de la fragilité un an avant son apparition. Outre la forte influence du sexe sur ce phénomène de fragilisation, les résultats révèlent une meilleure fiabilité des signatures moléculaires (basées sur la prise en compte de plusieurs marqueurs) par rapport à l’utilisation d’un biomarqueur unique pour le suivi de la fragilité. Ces travaux ouvrent la porte à un diagnostic des patients plus précoce et plus personnalisé pour la mise en place d’une stratégie de prévention optimale.

Au-delà de ce travail de découverte, ces signatures devront être testées à plus grande échelle et validées pour in fine pouvoir les appliquer dans le domaine clinique.
Les différences observées entre les hommes et les femmes ?gées suggèrent d’une part, l’intérêt de développement d’outils de diagnostic adaptés pour chacun des genres et d’autre part, des mécanismes probablement différents de développement de la pathologie qu’il conviendra d’étudier.

Autres laboratoires partenaires :
  • Nestlé Institute of Health Sciences, Lausanne, Switzerland,
  • Department of Human Nutrition, Warsaw University of Life Sciences – Szko?a G?ówna Gospodarstwa Wiejskiego, Warsaw, Poland,
  • Department of Experimental, Diagnostic and Specialty Medicine, University of Bologna, Bologna, Italy,
  • Interdepartmental Center “L. Galvani”, University of Bologna, Bologna, Italy,
  • Institute of Neurological Sciences (IRCCS), Bologna, Italy