Publié le 26 novembre 2020 Mis à jour le 26 novembre 2020

Un texte de la Minute Recherche par Sylvie Rousset (UNH, unité mixte de recherche INRAe / Université Clermont Auvergne).

L’activité physique est connue pour avoir à la fois des bénéfices sur la santé physique et mentale. En effet, elle prévient des maladies chronique et permet de maintenir les capacités cognitives et fonctionnelles. En dépit des bénéfices avérés d’une activité régulière, 30% à 50% des Européens sont inactifs. Cette inactivité s’accroit avec l’?ge. Ainsi, la recommandation de marcher activement 150 minutes par semaine est difficile à atteindre. Outre la marche active, des chercheurs ont mis en évidence que les ruptures de la sédentarité et les activités d’intensité légère telle que la marche lente étaient associées également à des taux plus faibles de morbidité et de mortalité. Toutefois, ces comportements peuvent difficilement être évalués par le biais de questionnaires car ce sont des activités brèves, difficilement comptabilisables et hétérogènes au cours de la journée. Pour évaluer précisément le niveau et la durée des activités, il a été nécessaire de concevoir l’application eMouve pour collecter des données d’accélérométrie et la plateforme web ActivCollector pour les traiter et classer les comportements en 4 niveaux d’intensité: sédentaire, activité légère (marche lente), modérée (marche active), et vigoureuse (course). eMouve a été mise à disposition d’adultes normo-pondéraux et en surpoids pendant une journée habituelle de vie. Nous avons comparé les comportements spontanés de ces 2 groupes : le pourcentage de temps et le nombre de périodes passées dans les 4 classes de comportement.

En conditions habituelles de vie, les adultes en surpoids passent plus de temps assis que les adultes normo-pondéraux (81% vs 65% du temps éveillé) mais 2 fois moins de temps en activité d’intensité légère telle que la marche lente (15% vs 29%). Les périodes sédentaires brèves de 1-5 min sont majoritaires chez des adultes normo-pondéraux (65%), alors qu’elles ne représentent que 49% des périodes sédentaires chez les personnes en surpoids. En effet, les périodes sédentaires plus longues, de 5-15 min et de 15-30 min, sont davantage privilégiées par les personnes en surpoids (27% et 12% vs 19% et 8%). Les périodes d’activité légère, de 1-5 min, sont plus fréquentes chez les personnes en surpoids (94%) que chez les normo-pondéraux (83%), mais les périodes de 5-15 et 15-30 min sont plus fréquentes chez les normo-pondéraux (15% vs 6% ; 1.3% vs 0%, respectivement). Ainsi l’évaluation des comportements à l’aide d’une application mobile permet de différencier drastiquement les 2 populations au regard de leurs profils de sédentarité et d’activité physique d’intensité légère. Par contre les activités d’intensité modérée et vigoureuse ne diffèrent pas entre les 2 groupes. Un profil comportemental associé au surpoids (sédentarité > 11 heures/jour, activité d’intensité légère < 2 heures/jour) et au poids normal (sédentarité < 8,5 heures/jour, activité d’intensité légère > 3,5 heures/jour) a ainsi pu être mis en évidence. Nos résultats suggèrent que la surcharge pondérale pourrait constituer une limitation aux changements de posture et à la marche.

Représentation de l’activité physique et de la sédentarité de deux individus pendant une journée en conditions habituelles de vie : A) Obèse, B) Normo-pondéral.
 

Pour en savoir plus :

https://activcollector.clermont.inra.fr/
L’application WellBeNet est disponible pour les projets de recherche.
 

Autres laboratoires partenaires :

  • CHU G Montpied, service Médecine du Sport et Nutrition Clinique, Clermont-Ferrand
  • Almerys, Clermont-Ferrand