Publié le 31 mars 2022 Mis à jour le 31 mars 2022

Un texte de la Minute Recherche par Laetitia Delort, Juliette Cholet, Caroline Decombat, Marion Vermerie, Adrien Rossary, Florence Caldefie-Chezet (UNH, unité mixte de recherche INRAE / Université Clermont Auvergne).

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde. Le surpoids et l'obésité sont reconnus comme des facteurs de risque établis de cette pathologie chez les femmes ménopausées, et majoreraient le risque de récidives, de métastases et la mortalité. L’importance de l’environnement tumoral mammaire dans le développement et la progression du cancer est aujourd’hui largement reconnue. En effet, le sein est un organe particulier dans lequel les cellules constituant le tissu mammaire sont au contact d’un microenvironnement très hétérogène, appelé stroma, renfermant des adipocytes, des cellules immunitaires, vasculaires, fibreuses et autres composés cellulaires.

Les cellules myoépithéliales (CME) constituent un autre type cellulaire majeur peu étudié à ce jour et ces cellules sont considérées comme des cellules "suppresseurs de tumeurs". Lors de la transition d'un cancer non infiltrant vers un cancer infiltrant, une désorganisation, voire la disparition de ces CME est observée, facilitant ainsi la migration des cellules cancéreuses vers d’autres tissus. Comme le microenvironnement adipeux est considéré comme un acteur central dans la progression du cancer du sein, notre objectif était d'évaluer s'il pouvait être impliqué dans les modifications fonctionnelles des CME, en particulier chez les patientes obèses.

Gr?ce à un modèle de culture cellulaire 2D, l'impact de cellules adipeuses humaines provenant de femmes de poids normal et obèses a été étudié sur la fonctionnalité des CME. Nos travaux ont mis en évidence que les cellules adipeuses étaient capables de diminuer la viabilité des CME, indépendamment du poids de la donneuse initiale. Les cellules adipeuses pourraient également amplifier l'expression de facteurs inflammatoires. De plus, l’étude des microARN (petits ARN régulateurs de l'expression des gènes) a révélé que deux d’entre eux pourraient être considérés comme des cibles des cellules adipeuses. Enfin, les analyses des molécules sécrétées par les cellules adipeuses ont montré des profils spécifiques en fonction de l’indice de masse corporelle qui pourraient être impliqués dans la croissance des cellules cancéreuses. Toutes ces perturbations pourraient donc être retrouvées chez les patientes en surpoids/obèses et pourraient favoriser l’aggravation du cancer.
R?le des cellules myoépithéliales dans le développement du cancer du sein
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Autres laboratoires partenaires:

  • Université Lyon 1, INSERM U1052, CNRS 5286, 69008 Lyon, France
  • Université Paris-Saclay, CEA, INRAE, Département Médicaments et Technologies pour la Santé (DMTS), MetaboHUB, Gif sur Yvette, France
  • Banque de tissus et de cellules, H?pital Edouard-Herriot, Lyon, France