Publié le 20 janvier 2023 Mis à jour le 23 janvier 2023
Représentation du Dossier Médical Partagé (DMP)
Représentation du Dossier Médical Partagé (DMP)

Un texte de la Minute Recherche par Emna Cherif et Manel Mzoughi (CleRMA, unité de recherche UCA [IAE Clermont Auvergne] / ESC Clermont).

L'utilisation croissante des nouvelles technologies centrées sur la santé offre d'importantes perspectives pour améliorer la qualité des prestations tant du point de vue du patient que du point de vue des professionnels de santé. Le Dossier Médical Partagé (DMP), permettant l'échange de données médicales entre les professionnels de santé, les pouvoirs publics (e.g. sécurité sociale) et les patients, devrait être un catalyseur efficace d'un système de santé plus performant.
Toutefois, l’adoption et l'étendue de l'utilisation du DMP par les patients restent un défi important à relever par de nombreux pays (e.g. France, Autriche, Australie) notamment parce qu’elles nécessitent le consentement du patient dans le processus d’échange de leurs données médicales. Les pouvoirs publics doivent donc mieux comprendre l'attitude des patients à l'égard de l'adoption du DMP pour atteindre les performances attendues. L’objectif était d’analyser les préoccupations et les motivations des patients par rapport, à leurs données médicales, le risque et le contr?le per?us, ainsi que la confiance dans les personnes qui auront accès aux données, la facilité d’usage et l’utilité per?ues dans le cadre de l’utilisation du DMP.

Les résultats de l’analyse typologique hiérarchique et non-hiérarchique obtenus, auprès d’un échantillon représentatif de 1076 Fran?ais non-utilisateurs de DMP, ont permis d’identifier quatre groupes de patients : les patients angoissés, qui présentent les niveaux de préoccupations et de risque per?u les plus élevés en matière de confidentialité des données médicales ; les patients prêts, qui sont les plus motivés par les avantages du DMP et n’affichent pas de préoccupations par rapport aux données ; les patients inquiets, qui expriment beaucoup moins de préoccupations en matière de confidentialité et per?oivent les avantages du DMP plus favorablement que les patients angoissés; et enfin les patients équilibrés, qui sont relativement proches des patients prêts dans leurs motivations pour l’adoption du DMP mais qui affichent certaines préoccupations par rapport aux données, suggérant un segment plus facile à convaincre que les patients inquiets.

Nos résultats fournissent des informations significatives sur les profils et les attentes des patients. Ils soulignent la nécessité de mettre en ?uvre des politiques de ciblage pour chaque groupe et de concevoir des solutions concrètes pour améliorer les performances du DMP en France.